Projection BIZKARSORO – 1ER JUIN 2024

Quand les Basques, les Corses et les Occitans se rencontrent autour d’un film…

 

Une cinquantaine de Basques, de Corses et d’Occitans se sont retrouvĂ©s le samedi 1er juin, Ă  Clapiers, autour du film de Josu Martinez, Bizkarsoro, sorti fin 2023 et qui raconte la survie de la langue basque durant cinq pĂ©riodes au cours du xxe siècle. Ce rendez-vous Ă  visĂ©e uniquement culturelle Ă©tait initiĂ© par la Maison basque de Montpellier.

 

Ă€ l’issue du film, le prĂ©sident de l’Amicale des Corses de Montpellier, Yann Delalande, a fait Ă©tat de quelques similitudes entre l’histoire de la langue basque et de la langue corse, mĂŞme si le parcours est diffĂ©rent. Il a rappelĂ© que des Corses ont Ă©tĂ© fusillĂ©s pour mutinerie pendant la Première Guerre mondiale alors qu’ils n’avaient tout simplement pas compris les ordres qui leur Ă©taient donnĂ©s, et que les annĂ©es 1960-1970 ont Ă©galement connu, en Corse, une pĂ©riode de rĂ©appropriation de la langue connue sous le nom d’« u riacquistu Â». Par ailleurs, il a soulignĂ© que durant cette mĂŞme pĂ©riode, les femmes ont pu s’émanciper par le travail, grâce Ă  la maĂ®trise de la langue française. Aujourd’hui, selon Yann Delalande, faire vivre la langue corse est une lutte culturelle qui perdure, mĂŞme si elle est enseignĂ©e Ă  tous les Ă©lèves du primaire et s’il existe Ă©galement des Ă©coles bilingues en Corse.

 

Étienne Hammel, prĂ©sident de l’association Occitan Ă  Clapiers – O’C, a pour sa part soulignĂ© la diffĂ©rence de positionnement entre d’une part l’occitan, la langue rĂ©gionale locale, et d’autre part le basque et le corse, des langues de diasporas en rĂ©gion. L’occitan est parlĂ© de manière ultraminoritaire en local, et ne bĂ©nĂ©ficie pas vĂ©ritablement d’un appui politique, contrairement Ă  ce qu’il se passe au Pays basque ou en Corse. L’association Occitan Ă  Clapiers – O’C existe depuis dix ans, et fonctionne autour de l’idĂ©e selon laquelle il faut rendre l’occitan prĂ©sent pour ceux qui le parlent, mais aussi pour ceux qui ne le parlent pas et qui pensent qu’il n’existe plus.

 

Les échanges se sont poursuivis autour du verre de l’amitié, et ont été émaillés de quelques chants, tant du côté basque que des côtés corse et occitan. Il n’en demeure pas moins que pour comprendre le message véhiculé par les chants, il faut en comprendre la langue, quelle que soit celle qui est utilisée…