Quand les Basques, les Corses et les Occitans se rencontrent autour d’un film…
Une cinquantaine de Basques, de Corses et d’Occitans se sont retrouvés le samedi 1er juin, à Clapiers, autour du film de Josu Martinez, Bizkarsoro, sorti fin 2023 et qui raconte la survie de la langue basque durant cinq périodes au cours du xxe siècle. Ce rendez-vous à visée uniquement culturelle était initié par la Maison basque de Montpellier.
À l’issue du film, le président de l’Amicale des Corses de Montpellier, Yann Delalande, a fait état de quelques similitudes entre l’histoire de la langue basque et de la langue corse, même si le parcours est différent. Il a rappelé que des Corses ont été fusillés pour mutinerie pendant la Première Guerre mondiale alors qu’ils n’avaient tout simplement pas compris les ordres qui leur étaient donnés, et que les années 1960-1970 ont également connu, en Corse, une période de réappropriation de la langue connue sous le nom d’« u riacquistu ». Par ailleurs, il a souligné que durant cette même période, les femmes ont pu s’émanciper par le travail, grâce à la maîtrise de la langue française. Aujourd’hui, selon Yann Delalande, faire vivre la langue corse est une lutte culturelle qui perdure, même si elle est enseignée à tous les élèves du primaire et s’il existe également des écoles bilingues en Corse.
Étienne Hammel, prĂ©sident de l’association Occitan Ă Clapiers – O’C, a pour sa part soulignĂ© la diffĂ©rence de positionnement entre d’une part l’occitan, la langue rĂ©gionale locale, et d’autre part le basque et le corse, des langues de diasporas en rĂ©gion. L’occitan est parlĂ© de manière ultraminoritaire en local, et ne bĂ©nĂ©ficie pas vĂ©ritablement d’un appui politique, contrairement Ă ce qu’il se passe au Pays basque ou en Corse. L’association Occitan Ă Clapiers – O’C existe depuis dix ans, et fonctionne autour de l’idĂ©e selon laquelle il faut rendre l’occitan prĂ©sent pour ceux qui le parlent, mais aussi pour ceux qui ne le parlent pas et qui pensent qu’il n’existe plus.
Les échanges se sont poursuivis autour du verre de l’amitié, et ont été émaillés de quelques chants, tant du côté basque que des côtés corse et occitan. Il n’en demeure pas moins que pour comprendre le message véhiculé par les chants, il faut en comprendre la langue, quelle que soit celle qui est utilisée…